mercredi 6 octobre 2010

Au cimetière joyeux (4)

En face de moi, la belle apocalypse de cette tête dénoyautée étincelait dans le cadre de la fenêtre. A cet instant, je n'ai plus songé du tout qu'il s'agissait d'un homme - n'exagérons rien : d'un type. J'ai pensé qu'il s'agissait d'une tête, sans rapport avec rien d'autre, un tête qui était là et qui a sauté en l'ar d'un petit mouvement vif. J'avais fendu ma balle d'une croix et je ne doute plus d'avoir accompli un geste de croisade. Les grandes flaques de sang l'ont recouvert, il est tombé en avant, comme un buveur dans un tableau de Hals. On a crié derrière lui pour conjurer ce qui était déjà fini. Alors j'ai ri franchement et je me suis occupé de la suite.


Roger Nimier, Les épées

mercredi 29 septembre 2010

samedi 25 septembre 2010

Au cimetière joyeux (3)

Xavier pensait à la mort. Il était contre. Il avait pas mal vu mourir, c'était toujours désagréable, lié à des tas de dérangements. Il avait horreur de pleurer. Les morts n'ont pas de pudeur en France. La race de «ceux qui restent» lui donnait le mal de mer.

André Frédérique, La grande fugue, Plasma

jeudi 16 septembre 2010

Jungle - Sur les pas fauves de vivre (N°5 - L'indifférence)

Le N°5 de la revue poétique JUNGLE, magnifiquement illustrée, rassemble un ensemble de textes/articles sur le thème de l'indifférence. Cent cinquante pages, dont une cinquantaine de critiques qui passent en revue tout ce qui ce faisait à sa sortie, en 1981 (livres, revues, ...).





Sommaire :





















mercredi 15 septembre 2010

Au cimetière joyeux (2)

Engel prit un air de grande vivacité.
_ Alors, t'as pigé, Engel ? fick Nick. Cette nuit tu le déterres et tu me dégotes ce costard.
Engel acquiesça :
_ J'ai pigé, Nick.
A la table, un des gars demanda :
_ Comme Burke et Hare, hein, Nick ?
Et Nick Rovito fit :
_ Ouais.
_ Ça me fait penser, fit Engel. Je serai tout seul, Nick ? C'est un sacré boulot. Il me faut quelqu'un avec moi.
_ Alors prends quelqu'un.
_ Hé ! Nick, j'ai une idée, fit une voix.
Nick Rovito regarda la personne en question. Pas le regard noir. Seulement inexpressif. Il attendait.
L'autre poursuivit :
_ Je pense à ce type. Willy Menchik. Celui qu'a donné Gionno.
Nick Rovito acquisça :
_ Je me rappelle.
_ Justement, avant-hier, on a reçu le feu vert pour l'effacer. On avait goupillé ça pour vendredi soir, à Jersey; le mec du Bowling et j'avais pensé à un truc, une boule ça ressemble comme deux gouttes d'eau à une de ces bonnes vieilles bombes d'autrefois, tu vois ce que je veux dir ? Alors j'ai pensé comme ça que...
_ On t'a demandé de liquider Menchik, pas tout ce sacré boulorama, lui rappela Nick Rovito.
_ Justement, on peut combiner les deux. Willy y va avec Engel, vu ? Il l'aide à creuser, puis Engel l'efface et le laisse dans le cercueil avec Charlie et il recouvre le tout, et qui c'est qui retrouverait Willy ? On va pas aller le chercher dans une tombe ?
Nick Rovito sourit; c'était assez rare, et tous les gars, à la table, s'en réjouirent.
_ Ça, c'est pas mal trouvé, approuva-t-il. Ça, c'est une idée qui me plaît.
A la table, une voix fit :
_ C'est plein de poésie, hein, Nick ?
Et Nick Rovito répondit :
_ Ouais.
_ P't'être que Charlie, ça lui fera plaisir d'avoir un peu de compagnie, fit un autre. Tu crois pas, Engel ?
_ Tu pourrais leur balancer un jeu de cartes, ajouta un autre en s'esclaffant, et tout le monde, à la table, s'esclaffa, excepté Engel et Nick Rovito.
Nick Rovito sourit, ce qui de sa part équivalait à un rire. Engel resta morose. Il restait morose parce qu'il se sentait morose.
_ Ils pourront jouer à la bataille, pouffa un autre.
Tous les gars s'esclaffèrent de plus belle et Nick Rovito lui-même émit un petit gloussement, mais Engel resta morose.

Donald Westlake, la mouche du coche.

Au cimetière joyeux (1)

«En haut, dans le studio, une balle dans le mou, Ange fait, avec ce qui lui sort de la bouche, de jolis dessins abstraits roses sur la moquette. Il se pardonne pas d'avoir manqué son coup de ya voltigeur. On lui avait toujours dit qu'il l'avait magique, massacreur imparable. Le claquement mat du manche sur le mur, c'est l'humiliation suprême ; il fait bien de clamcer, sa réputation s'en serait pas relevée.
_ J'ai quand même pas de pot, il dit tout haut dans un hoquet rosé.
La consolation, il n'a ni zézayé ni bégayé. C'est bien tard, Ange, alors il complète le dessin de salive et de sang sur la moquette, il écrit « zut »d'un doigt tremblant, il essaie de se relever pour récupérer son ya mais c'est rigolo, ça tangue, ça lui rappelle la traversée Corse-continent, bon v'là autre chose, il croise ses mains sur sa poitrine froide, les gourmettes font toujours aussi cadènes sur gisant à Cusco, quand les poulardins arrivent il a son dernier hoquet, un moqueur qui asperge Carteret jusqu'à la ceinture. »

A.D.G, Notre frère qui êtes odieux... (Gallimard, coll. « Série Noire », n° 1662)

Pour en finir avec le Punk



Lester Bangs, Fêtes sanglantes et mauvais goût, Tristam

Pleurniche Blues





 


mardi 29 juin 2010

Le centre commercial (ou l'histoire d'un meurtrier)

Une histoire violente, moderne, pop et cynique. Une histoire d'amour et un portrait des dérives de la société consumériste en dix pistes et trente minutes par Bertrand Louis.

dimanche 20 juin 2010

Mauvais lieux



Soho, bidon, ai-je dit. Sûr. J'ai hésité à en parler dans ce guide, mais peut-on écrire sur Paris sans parler de Pigalle, sur New York sans Broadway?
Soho, bidon. S'il ne tenait qu'à moi, on diffuserait à grande puissance dans Hyde Park des enregistrements des billets de banque froissés et de shillings entrechoqués. Toute la foule de Soho y courrait. On pourrait l'enfermer là, comme les Indiens dans leur réserve, et le jeudi, on y emmènerait les enfants pour leur montrer ce que le profit capitaliste a fait d'êtres incapables de ramasser l'argent dans la banque ou l'industrie et qui ont choisi de devenir marchands de fesses.
Soho serait alors livré au plaisir désaliéné. On viendrait y faire l'amour librement sur les épais tapis des salles de jeu et des clubs de strip-tease désaffectés, et les corps entremêlés se refléteraient, diffractés par les mille éclats des lustres de cristal. On viendrait y fumer son stick, son joint de marihuana, mollement allongé sur les banquettes en peau de panthère des Rolls abandonnées le long des trottoirs de Greek Street. De temps en temps, on irait travailler, c'est-à-dire brûler quelques coffres de la Bank of England. Rêve.
Mais alors Soho ne serait plus un mauvais lieu. Ce serait un lieu culturel qui aurait résolu la contradiction analysée par Wilhelm Reich :  « Une réflexion révolutionnaire sur la culture ne peut pas accepter et défendre l'actuelle culture. Elle ne peut accepter ni la morale contraignante autoritaire ni la répression instinctuelle. Elle doit résoudre la contradiction entre Nature et Culture, Instinct et Morale et réaliser l'unité de ces deux domaines. Il faut au préalable qu'elle apprenne à distinguer ce qui est revendication vitale naturelle de ce qui est pulsion hostile à la société, instinct asocial engendré par la morale. La question culturelle ne peut pas être résolue si l'on ne conçoit pas son noyau, le mode de vie sexuel des hommes, rationnellement et en affirmant son principe : le plaisir. »


Bien sûr, Les mauvais lieux de Londres n'est pas un simple guide touristique. Plutôt une immersion hallucinée dans la capitale anglaise à la fin des années 60  sous l'œil de Jean-Louis Brau (un des fondateurs de l'internationale lettriste). Journalisme à la Thompson, réflexions situ, citations de Marx et Engels, prostituées, hippies, lumpenprolétariat, petits voyous, ... , vous y découvrirez d'incroyables mauvais lieux. Mauvais, évidemment par opposition à la «bonne» société. Le tenancier du blogue «Au Carrefour étrange» en a déjà très bien parlé. (*)

mercredi 9 juin 2010

Lecture contemporaine

«Écoute-moi. Je vais te raconter une anecdote. Un jour, je me trouvais dans une bibliothèque, une grande et merveilleuse bibliothèque. Plus exactement, dans la salle de lecture. Les rayons étaient remplis de volumes magnifiquement reliés. Un type déambulait. Il s'est arrêté devant l'un des rayons, il a sorti un volume.. Le livre avait une reliure de cuir marron, gravée d'or. Il y avait aussi, sur la couverture des lanières de cuir foncé piquées, reproduisant un motif très compliqué. C'était vraiment un très bel objet à regarder. Et sûrement très agréable à toucher, car le cuir épais était aussi très agréable à toucher, car le cuir épais était aussi très souple. Donc, le type était là, tenant le livre dans ses mains. Visiblement sa vue lui procurait du plaisir. Puis il l'a tenu très serré et il l'a plié, en avant et en arrière. Ensuite, il l'a posé contre son visage et a sent l'odeur du cuir. Enfin, il a mis le bord du livre dans sa bouche, et on aurait pu croire qu'il le mordait, qu'il le dégustait, qu'il le mâchait... Je ne sais pas s'il aurait fini par en détacher un morceau et s'il l'aurait avalé... Il a dû se retourner et s'apercevoir que je l'observais. Il a reposé le livre et il est sorti rapidement de la salle. Je me suis dirigé vers le rayon où il s'était arrêté, et j'ai pris le livre à mon tour. J'ai soulevé la couverture. C'était un recueil de poèmes d'un auteur élizabéthain peu connu. Je me suis assis à la table et, quelques heures plus tard, j'ai rangé le livre dans son rayon. Ces poèmes était magiques. Cette poésie était divine, authentique. Et ce tupe avait contemplé la reliure en cuir et les incrustations dorées. Il avait pris le cuir dans ses mains, l'avait tordu, l'avait senti. l l'avait goûté et mâché.
-Pourquoi me racontez-vous ça? demanda Barry.
-Cet homme est un symbole de l'humanité contemporaine qui pourvoit aux plaisirs des sens et de la chair, et méprise les horizons infinis de la pensée. Elle ignore tout des pouvoirs de la pensée, de l'esprit, ou de l'âme, enfin peu importe le nom qu'on donne à ça. Bref, l'espèce humaine méconnaît cet aspect, et, à la place, tâtonne, se tortille et hurle dans un combat sans fin pour assouvir ses désirs. Il arrive obligatoirement un moment où cette quête dépasse les bornes, où l'on estime ne plus avoir de justifications à fournir. C'est alors que le Mal apparaît.»

David Goodis, La garce, Le livre de poche.

Peut être est-ce après avoir lu ce passage que son éditeur a pensé bon d'offrir une couverture aussi laide pour son livre. Peut être que si David Goodis avait su quel sort on réservait au livre, n'aurait-il pas écrit se passage, qui sait. Ce rapport au sens qui disparaît lorsqu'on s'adonne à la lecture électronique (oui, ça sonne faux n'est-ce pas?).  Un bon argumentaire pour tous les vendeurs d'e-book après tout. Ce rapport très particuliers entre le sens et l'esprit, l'objet et ce que l'écriture nous dit, précisément une certaine vision de lecture, à l'opposé de ceux qui pensent uniquement l'esprit, et les autres, qui ne pensent qu'à l'objet. Nos rapports aux livres semblent en dire beaucoup sur notre conception du monde.

mercredi 2 juin 2010

Physiologie des lunettes noires


«Rue du Petit-Pont il y avait un colonel qui avait fait la guerre d'Espagne, il avait occupé une épicerie fine, s'était fait une tronche d'enfer...» (Doisneau, interview à Libération, 25 août 1984)

Doisneau 40/44 (texte de Pascal Ory), hoëbeke

mardi 1 juin 2010

Salut Ponchon !

Je pense avoir déjà fait l'éloge de Jean Richepin, et de La chanson des gueux. J'y reviens une dernière fois, après avoir découvert un magnifique blogue consacré à Raoul Ponchon (*) dont on vous conseillera particulièrement les portraits(*) et aphorismes(*).
Dans La chanson des gueux, la partie Gueux de Paris est dédiée à Raoul Ponchon. On y retrouve entre autre ceci.

A RAOUL PONCHON

Les gens soubmis à Sol, comme buveurs, enlumineurs de museaulx, ventres à poulaine, gueux de l'hostière, gagne-deniers, dégraisseurs de bonnets, embourqueurs de bas, loqueteurs, claque-dents, croquelardons, généralement tous portant la chemise nouée sur le dos, seront sains et allègres, et n'auront la goutte ès dent quand il seront de nopces.

(Rabelais - Pantagruéline pronostication certaine, véritable et infaillible pour l'an perpétuel, naturellement composée au profict et advisement des gens étourdis et musarts par nature.)




Tu sens le vin, ô pâte exquise sans levain.
Salut Ponchon ! Salut, trogne, crinière, ventre !
Ta bouche dans le foin de ta barbe, est un antre
Où gloussent les chansons de la bière et du vin.

Aux roses de ton nez jamais l'hiver ne vint.
Tu bouffes comme un ogre, et pintes comme un chantre.
Tous les péchés gourmands ont ton nombril pour centre.
Dans Paris, ce grand bois, tu vis tel qu'un sylvain ;

Sachant tous les sentiers, mais fuyant les fontaines,
Flairant les carrefours, les ruelles lointaines,
Où les bons mastroquets versent le bleu pivois.

Et j'aime ton plastron d'habit bardé de taches,
Ton pif rond, tes petits yeux fins, ta chaude voix,
Et l'odeur de boisson qui fume à tes moustaches.

-illustration par Ricardo Florès, La chansons des gueux -

vendredi 28 mai 2010

Vive l'immoralité !

Les pages suivantes sont tirés de la Préface de La chanson des gueux, de Jean Richepin, publié chez Arthème Fayard et Cie, éditeurs. Jean Richepin réfute sa culpabilité, nous parle de sa littérature et de moralité.



«Mon livre n'a point de feuille de vigne, et je m'en flatte. Tel quel, avec ses violences, ses impudeurs, son cynisme, il me parait autrement moral que certains ouvrages, approuvés cependant par le bon goût, patronnés même par la vertu bourgeoise, mais où le libertinage passe sa tête de serpent tentateur entre les périodes fleuries, où l'odeur mondaine du Lubin se marie à des relents de marée, où la poudre de riz qu'on vous jette aux yeux a le montant pigmenté du diablotin, romans d'une corruption raffinée, d'une pourriture élégante, qui cachent des moxas vésicants sous leur style tempéré aux fadeurs de cataplasme. La voilà, la littérature immorale ! C'est cette belle et honneste dame fardée, maquillée, avec un livre de messe à la main, et dans ce livre des photographies obscènes, baissant les yeux pour les mieux faire en coulisse, serrant pudiquement les jambes pour jouer plus allégrement de la croupe, et portant au coin de la lèvre, en guide de mouche, une mouche cantharide. Mais morbleu ! ce n'est pas la mienne, cette littérature ! »


«Je dirais même plus : j'aime mes héros, mes pauvres gueux lamentables, et lamentables à tous les points de vus; car ce n'est pas seulement leur costume, et c'est aussi leur conscience qui est en loques. Je les aime, non a cause de cela, mais parce que j'ai compris cela, parce que j'ai arrêté mes regards sur leur misère, fourré mes doigts dans leurs plaies, essuyé leurs pleurs sur leurs barbes sales, mangé de leur pain amer, bu de leur vin qui soûle, et que j'ai, sinon excusé, du moins expliqué leur manière étrange de résoudre le problème du combat de la vie, leur existence de raccroc sur les marges de la société, et aussi leur besoin d'oubli, d'ivresse, de joie, et ces oublis de tout, ces ivresses épouvantables, cette joie que nous trouvons grossière, crapuleuse, et qui est la joie pourtant, la belle joie au rire épanoui, aux yeux trempés, au cœur ouvert, la joie jeune et humaine, comme le soleil est toujours le soleil, même sur les flaques de boue, même sur les caillots de sang.»


Désolé pour la qualité du scan.


L'hiver (1894-1895), Jehan-Rictus (1867-1933),
lecture par Daniel Mermet.

jeudi 27 mai 2010

Fuck in the street


Comme il y a eu la «science-fiction», puis la «politique-fiction», il y a maintenant, les mêlant d'ailleurs et ne craignant pas d'y ajouter humour et érotisme à haute dose, la «délire fiction».
Françoise Wagener, Le Monde

Plein gaz (titre original : The Gas) de Charles Platt, publié aux éditions du Sagittaire en 1977 est le neuvième titre de la collection contre-coup. «Un nuage de gaz s'abat sur l'Angleterre. Le pays entier est en proie à la folie...». Le gaz désinhibe ceux qui l'inhale, libérant du même coup les pires instincts, mélange de sexe et de violence. Françoise Wagener y va un peu faiblement en parlant d'érotisme, Plein gaz est un livre porno-gore, langage cru, absent de toute retenu qui préserverait le texte dans l'érotisme. On suit Vincent, le héros, qui a lui même libérer le gaz par erreur, à chaque page Vincent essaye d'ignorer ses pulsions et celles des autres, zombies jamais rassasiés. Le tout tinté de douce subversion, parfois de manière peu subtile, comme quand Vincent encule un ecclésiastique. Plus on avance dans l'histoire, plus on baigne dans l'horreur, le sang et le foutre, pour finir dans un final glaçant. Et si le lecteur arrive à finir le livre comme il l'a commencé, alors Plein Gaz pourrait être affreusement vraisemblable...



_Que va-t-il arriver quand le gaz retombera? Est-ce que la population de villes entières sera prise de... ?
_Ça sera l'orgie généralisée, dit Vincent avec un rire sinistre.
_Je ne sais toujours pas si je dois te croire...
_Evidemment que tu ne sais pas, dit Vincent d'une voix soudain âpre, tendue. Tu es née après la guerre, tu as grandi en temps de paix, tu n'as jamais rien connu d'autre que le confort banal et les certitudes faciles. Et malheureusement, il semble bien que le cerveau humain soit ainsi fait qu'au bout de vingt années de luxe et de molesse, même les nouvelles les plus alarmantes n'éveillent plus aucune réaction chez le citoyen moyen. C'est pour cela que ce gaz risque de provoquer des dégâts épouvantables.

(ch.1, p.31-32)